Bonjour !
Je vous retrouve pour la chronique du livre reçu dans le cadre de l’opération Masse Critique non-fiction de Babelio :
Le manuel qui dézingue les stéréotypes, écrit par Nathalie Anton et paru début février 2021 chez Eyrolles

Le résumé
« Offrir des poupées à sa fille et des camions à son garçon, demander à la première de ne pas parler trop fort et au second de ne pas pleurer, encourager la sensibilité artistique de l’une et les compétences scientifiques de l’autre, valoriser l’élégance chez les femmes et la performance chez les hommes… de nombreuses attitudes véhiculent ces stéréotypes tellement ancrés dans notre culture qu’ils échappent encore trop souvent à notre vigilance.
Comment faire, lorsque l’on est parent, pour protéger ses enfants des clichés sexistes ? Comment les déconstruire et avec quels mots ? Comment ne pas enfermer les filles et les garçons dans les cases prédéfinies et trop étroites du féminin et du masculin ? Comment leur permettre de devenir des personnes libres, épanouies et respectueuses des différences ? C’est tout l’enjeu de ce livre qui, par le biais d’un abécédaire abordant toutes les thématiques, vous invite à déceler les préjugés et à briser les automatismes, au plus grand bénéfice de vos enfants. »
Mon avis
Quand je lis de la non-fiction, c’est toujours quitte ou double : soit je m’ennuie et j’ai du mal à accrocher, soit j’adore et j’apprends des tas de choses.
Ce livre se classe dans la deuxième catégorie !
Dès l’introduction, l’autrice a toute notre attention. Chaque chapitre est indépendant des autres, ainsi vous pouvez lire le livre dans l’ordre que vous voulez, ou lire les chapitres qui vous parlent le plus avant de le reposer et d’en lire d’autres plus tard.
Chaque notion abordée est définie, l’ouvrage est rempli de références (chiffres, études, expériences…) et vous retrouvez une bibliographie de onze pages à la fin : c’est donc un manuel bien complet.
Ce manuel traite de nombreux sujets, comme, entre autres, la comparaison entre sexe masculin et féminin au niveau biologique (mais rassurez-vous c’est le seul chapitre qui vous rappellera que vous et les sciences au collège c’était pas l’amour fou), la place du langage dans la diffusion des stéréotypes, le sexisme à l’école, les représentations du genre, la construction des stéréotypes chez les enfants, la différence entre sexe biologique, identité sexuée, expression du genre et orientation sexuelle…
D’ailleurs, connaissez-vous la différence entre ces quatre termes ?
« Le sexe biologique correspond au sexe génétique, hormonal et phénotypique.
L’identité sexuée (ou identité de genre) désigne la manière dont on se perçoit intimement plus ou moins homme ou femme.
L’expression du genre (ou « rôle de genre ») reflète l’apparence d’une personne et ses attitudes au regard de ce qui est culturellement perçu comme féminin ou masculin : vêtements, coiffure, ton de la voix, manières, activités pratiquées…
L’orientation sexuelle équivaut à l’attirance physique/amoureuse que l’on éprouve plus ou moins pour un homme ou une femme. »
Ces quatre notions sont des continuums, et pas des cases dans lesquelles enfermer les individus. Par exemple, on peut se considérer plus femme sur le continuum de l’identité sexuée. Le curseur peut changer de position sur le continuum tout au long de la vie.
Le manuel s’adressant aux parents, vous trouverez tout au long de votre lecture des questions, mises en situation, qui vous aideront à réfléchir à vos habitudes et à la place que les stéréotypes y occupent, mais qui vous permettront également de réagir si un de vos enfants répète quelque chose qu’il retenu à l’école, qu’il vous fait part de violences (physiques ou verbales) qu’il subit, ou simplement s’il se questionne (et on sait tous que ça se questionne beaucoup, un enfant !).
Comprendre la diversité permet d’élever ses enfants dans le respect des différences, de ne pas les contraindre à opérer des choix binaires qui mutileraient leur identité, et d’éviter qu’ils soient victimes de violences physiques et psychologiques.
Cependant, pas besoin de montrer votre livret de famille à la caisse de votre librairie, vous pouvez très bien lire ce livre si vous n’avez pas d’enfants, ou que vous ne souhaitez pas en avoir. C’est une lecture très éclairante, passionnante, qui vous permettra d’approfondir vos connaissances.
Concernant mon rapport aux stéréotypes, je fais mon maximum pour ne pas en véhiculer, et je remets constamment en question mes habitudes. Je ne supporte pas le sexisme, ni le fait que les minorités soient prises pour cibles (que ce soit pour des attaques physiques ou verbales, ou pour des « blagues »). Ce livre m’a apporté beaucoup de connaissances, et m’a permis de faire évoluer mon raisonnement. Merci à Babelio et aux éditions Eyrolles de m’avoir accordé leur confiance !
On ne se rend pas toujours compte du poids des paroles entendues ou employées. Pour peu qu’elles fassent partie des codes de politesse ou d’un discours communément relayé par la famille, les proches, ou par des individus faisant autorité (journalistes, enseignants, politiques…) elles deviennent vite la norme et on ne pense plus à les interroger.
Si vous souhaitez lire plus d’extraits de ce livre, vous pouvez vous rendre sur sa page Babelio, j’y ai rentré une vingtaine de citations (ça peut paraître beaucoup, mais tout le livre mérite d’être retenu).
Quand tu avais annoncé l’avoir reçu via la Masse Critique, j’étais intrigué, et en te lisant je le suis encore plus ! Je pense que c’est le genre d’ouvrage qui aurait tout à fait sa place à la médiathèque !
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Oui je pense aussi ! Il pourrait te plaire en plus, je crois 😊
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