Bonjour !
Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de :
Ça va aller, roman graphique d’Alice Colin paru en mai 2023 aux éditions Hachette
Le résumé
« Euh… Bonjour. A priori vous ne me connaissez pas… mais je suis ici pour vous raconter une histoire. Je m’appelle Alice et quand cette histoire commence, j’ai dix-sept ans. Pour l’année de terminale, j’ai changé de lycée, j’avais envie de changer d’air. Je me suis fait des amis incroyables et j’ai eu de super profs, qui ne savaient pas encore que j’étais tarée donc je me disais ‘’ça va aller’’. J’ai rencontré des gens bourrés de talents et de centres d’intérêts, c’était l’occasion d’avoir de super débats. Pourtant, même dans ces conditions optimales, plein de sujets étaient devenus sensibles et me mettaient les larmes aux yeux… Mais bon, ça ne me gâchait pas la vie non plus, globalement ça allait… Jusqu’au jour où un mec a mangé le mauvais animal, et la face du monde en a été changée. On s’est tous retrouvés masqués et confinés chez nous. Là j’ai paniqué, j’étais toujours fatiguée et j’ai perdu du poids. En en parlant à mon médecin, j’ai découvert que j’avais quelque à chose à gérer, des émotions et des humeurs à canaliser, qu’il me fallait l’aide d’un psy. J’avais plein de choses à vivre, mais il fallait surtout que je me débarrasse de cette saleté de dépression qui me collait à la peau et m’empêchait de vraiment bien aller… Tout un programme ! »
Mon avis
Wow, quelle lecture ! Elle a beaucoup résonné en moi, et je continuerai d’y penser pendant un moment, c’est certain.
L’autrice parle de son parcours et de sa découverte du mal-être qui l’habite : la dépression. Elle doit apprendre à cohabiter avec cette maladie, entourée de personnes qui remettent son diagnostic en question, isolée de ses amis à cause du confinement lié au covid.
Alice Colin trouve les mots justes pour décrire ce mal qui ne se voit pas. Elle ne tourne pas autour du pot, nous livre son expérience franchement et sans enjoliver les détails.
Je suis terrifiée à l’idée d’être toujours coincée dans ce corps et dans cette personne au cerveau qui produit des pensées vraiment horribles… Et c’est tellement écrasant…
C’est le problème des livres qui abordent des sujets délicats comme la santé mentale : parfois, les maladies sont romantisées, les symptômes sont édulcorés pour ne pas heurter la sensibilité du lectorat ou par pudeur. C’est possible que l’auteur ou l’autrice cherche à garder une partie des informations dans son jardin secret (personne ne veut qu’on l’imagine plein.e de morve au fond de son lit, n’ayant pas pris de douche depuis trois jours).
Ici, il est question d’honnêteté et de réalisme, et ça fait du bien de lire du vrai, et de pouvoir s’identifier à quelqu’un. De son diagnostic à son quotidien ponctué de hauts et de bas, Alice Colin se livre en toute franchise.
Concernant les illustrations, j’ai beaucoup aimé la simplicité des traits et la typographie. Cependant, certains passages m’ont semblé un peu plus dessinés à la va-vite, ce qui est dommage (mais rien de bien grave, tant la lecture est fluide et passionnante).
Si vous avez encore besoin d’arguments pour vous lancer dans ce roman graphique : il y a beaucoup de chiens. Vous en aurez forcément un préféré !