Publié dans Bandes dessinées / Romans graphiques, Mes coups de cœur, Mes lectures

Des mots (justes) sur des maux

Bonjour !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de :

Ça va aller, roman graphique d’Alice Colin paru en mai 2023 aux éditions Hachette

Le résumé

« Euh… Bonjour. A priori vous ne me connaissez pas… mais je suis ici pour vous raconter une histoire. Je m’appelle Alice et quand cette histoire commence, j’ai dix-sept ans. Pour l’année de terminale, j’ai changé de lycée, j’avais envie de changer d’air. Je me suis fait des amis incroyables et j’ai eu de super profs, qui ne savaient pas encore que j’étais tarée donc je me disais ‘’ça va aller’’. J’ai rencontré des gens bourrés de talents et de centres d’intérêts, c’était l’occasion d’avoir de super débats. Pourtant, même dans ces conditions optimales, plein de sujets étaient devenus sensibles et me mettaient les larmes aux yeux… Mais bon, ça ne me gâchait pas la vie non plus, globalement ça allait… Jusqu’au jour où un mec a mangé le mauvais animal, et la face du monde en a été changée. On s’est tous retrouvés masqués et confinés chez nous. Là j’ai paniqué, j’étais toujours fatiguée et j’ai perdu du poids. En en parlant à mon médecin, j’ai découvert que j’avais quelque à chose à gérer, des émotions et des humeurs à canaliser, qu’il me fallait l’aide d’un psy. J’avais plein de choses à vivre, mais il fallait surtout que je me débarrasse de cette saleté de dépression qui me collait à la peau et m’empêchait de vraiment bien aller… Tout un programme  ! »

Mon avis

Wow, quelle lecture ! Elle a beaucoup résonné en moi, et je continuerai d’y penser pendant un moment, c’est certain.

L’autrice parle de son parcours et de sa découverte du mal-être qui l’habite : la dépression. Elle doit apprendre à cohabiter avec cette maladie, entourée de personnes qui remettent son diagnostic en question, isolée de ses amis à cause du confinement lié au covid.

Alice Colin trouve les mots justes pour décrire ce mal qui ne se voit pas. Elle ne tourne pas autour du pot, nous livre son expérience franchement et sans enjoliver les détails.

Je suis terrifiée à l’idée d’être toujours coincée dans ce corps et dans cette personne au cerveau qui produit des pensées vraiment horribles… Et c’est tellement écrasant…

C’est le problème des livres qui abordent des sujets délicats comme la santé mentale : parfois, les maladies sont romantisées, les symptômes sont édulcorés pour ne pas heurter la sensibilité du lectorat ou par pudeur. C’est possible que l’auteur ou l’autrice cherche à garder une partie des informations dans son jardin secret (personne ne veut qu’on l’imagine plein.e de morve au fond de son lit, n’ayant pas pris de douche depuis trois jours).

Ici, il est question d’honnêteté et de réalisme, et ça fait du bien de lire du vrai, et de pouvoir s’identifier à quelqu’un. De son diagnostic à son quotidien ponctué de hauts et de bas, Alice Colin se livre en toute franchise.

Concernant les illustrations, j’ai beaucoup aimé la simplicité des traits et la typographie. Cependant, certains passages m’ont semblé un peu plus dessinés à la va-vite, ce qui est dommage (mais rien de bien grave, tant la lecture est fluide et passionnante).

Si vous avez encore besoin d’arguments pour vous lancer dans ce roman graphique : il y a beaucoup de chiens. Vous en aurez forcément un préféré !

Publié dans Bandes dessinées / Romans graphiques, Mes lectures

Faut tout faire péter !

Bonjour !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de :

L’été du vertige, roman graphique d’Adlynn Fischer paru en janvier 2023 aux éditions La ville brûle

Le résumé

« Louise, ado en rupture d’autorité et d’identité, et sa petite sœur Marion passent quelques jours seules à la maison, dans leur trop calme lotissement de banlieue. La fête organisée le premier soir se prolonge, le groupe d’ados invités par Louise s’installe et prend possession de la maison. Parmi les ados il y a Aurora, arrivée d’on ne sait où et que personne ne connaît. Cette personnalité aussi charismatique que borderline, fracassée par la vie, entraînera Louise loin, très loin de sa vie d’adolescente de banlieue – jusqu’au vertige.

Entre rite de passage, rage et fragilités adolescentes, conduites à risque et pétage de plomb collectif, la vie de Louise va basculer, sous le regard de la jeune Marion, témoin impuissant des événements. »

Mon avis

Dès la sortie de ce roman graphique, les illustrations et le résumé m’ont attirée. En rencontrant l’autrice au Festival d’Angoulême, j’ai su que son livre allait me plaire (merci Manon pour ce beau cadeau).

J’ai dévoré ce bouquin, qui se lit d’une traite tant il est captivant. Le personnage principal, Louise, est un peu perdu, se cherche et repousse ses limites, et sa construction et son développement sont très intéressants à suivre.

J’ai eu un peu plus de mal avec le personnage d’Aurora, qui a une mauvaise influence sur la bande d’ami.e.s, mais sans elle, Louise n’évoluerait pas de la même manière. Bien que je ne l’apprécie pas, elle a tout de même un intérêt, et son histoire est touchante et travaillée.

Le vertige c’est à la fois une peur et une attraction, comme un appétit de soi-même, l’envie de découvrir ce dont on est capable, perdre pied, pendant un instant se rendre compte de l’immensité du vide et vouloir y plonger, plonger dans le trou noir.

Le récit est raconté du point de vue de la petite sœur de Louise, qui voit sa sœur changer, se remettre en question et avoir des comportements dangereux. Malheureusement, elle est impuissante face à la situation, et ça procure un petit pincement au cœur.

Je ne suis pas sûre que l’on puisse tout comprendre à ce roman graphique, plus précisément à son dénouement, mais ce qui est certain, c’est qu’il chamboule, procure énormément d’émotions, et me laissera un très bon souvenir.

Les illustrations sont simples au niveau des traits, mais très détaillées au niveau de couleurs, qui donnent une impression d’aquarelle contenant des centaines de nuances. Un vrai plaisir pour les yeux !

Publié dans Bandes dessinées / Romans graphiques, Mes coups de cœur, Mes lectures

Une très belle conclusion

Bonjour !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de :

Elles : Plurielle(s), roman graphique de Kid Toussaint et Aveline Stokart paru en avril 2023 aux éditions Le Lombard

Le résumé

« La révélation du mystère de ses origines a permis à Elle de reprendre le contrôle de sa vie. Mais tout ne va pas pour autant… En surface, la lycéenne tente de résoudre ses contradictions. À l’intérieur, ses personnalités multiples tentent de percer le mystère de cette voix qui leur parle. Et dans les deux cas, il semblerait que Bleue ait des réponses, ou au moins des pistes. L’heure semble donc à la réconciliation ?
Enfin… « Toutes pour une », d’accord… mais laquelle ?! »

Mon avis

Coup de cœur pour le dernier tome de cette série remplie de rebondissements !

L’ensemble de la trilogie met en avant des belles valeurs, et ce troisième volume transmet un message d’acceptation de soi et des autres.

Personne n’est qu’une seule chose.

Le scénariste et l’illustratrice ont fait un sans-faute : de l’intrigue aux illustrations, en passant par la construction des personnages, tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment.

J’ai beaucoup aimé la cohérence présente dans le récit : le personnage principal traverse des périodes compliquées, et il n’est pas question de les romantiser. Les thématiques liées à la santé mentale sont traitées avec beaucoup de justesse, la dimension fantastique permettant d’illustrer le propos sans le rendre pesant ou oppressant.

Si vous aimez l’action, les mystères et l’amitié, vous ne pourrez qu’aimer la trilogie Elles !

Publié dans Bandes dessinées / Romans graphiques, Mes coups de cœur, Mes lectures

Aborder l’anxiété en douceur

Bonjour !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de :

Armelle et Mirko : L’étincelle, bande dessinée d’Anne Montel, Loïc Clément et Julien Arnal parue en mars 2023 aux éditions Delcourt

Le résumé

« Armelle est une tortue qui a une peur panique, une peur débordante et paralysante du noir. C’est problématique lorsqu’au moindre danger, on se replie dans sa carapace alors qu’il y fait bien sombre. Mais que voulez-vous, les tortues ne sont pas taillées pour la course et la forêt recèle de dangers. Mais la lumière et la bienveillance ne se trouvent-elles pas auprès d’un ami, surtout si c’est une luciole ? »

Mon avis

En ouvrant cette bande dessinée, j’ai eu une révélation : je suis une Armelle. Cette tortue a peur du noir, et passe sa journée à redouter la nuit et le retour de l’angoisse. Elle vit dans la peur, isolée, jusqu’à l’arrivée d’une luciole nommée Mirko…

Cette histoire d’amitié est universelle : chaque tortue angoissée a besoin de sa luciole.

Les métaphores présentes dans le récit parleront aux plus jeunes comme aux moins jeunes. Elles permettent de mettre des mots et des images sur ce que ressentent les personnes atteintes d’anxiété, sans rendre le livre lourd à lire ou triste (même si j’ai lâché quelques petites larmes, mais c’est parce que je suis sensible).

En résumé, la vie d’Armelle est une vie d’angoisse…

Il faut parler de l’anxiété dès le plus jeune âge, afin d’enlever le tabou qui pèse sur la santé mentale et d’éviter de faire intégrer la société à des enfants qui croulent sous leurs craintes et n’osent pas en parler. L’anxiété, c’est une maladie qui impacte chaque moment du quotidien et qu’il faut prendre au sérieux. Alors pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable en partageant une lecture toute douce ?

Les illustrations sont incroyables, et la douceur des traits et des couleurs permet d’entrer dans le récit dès les premières pages en ayant la sensation de se pelotonner sous un plaid. Le passé d’Armelle et sa rencontre avec Mirko sont encore plus touchantes grâce à la chaleur des dessins.

Publié dans Albums, Mes coups de cœur, Mes lectures

Un album pour parler de la dépression aux enfants

Bonjour !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de :

Maman est une fée, écrit par Nikola Huppertz et illustré par Tobias Krejtschi, paru en mars 2022 aux éditions des 400 coups

Le résumé

« Fibie, ta mère est folle! »

Au début, Fibie ne croyait pas ce que les autres disaient de sa mère. Mais avec le temps, les comportements de cette dernière deviennent de plus en plus bizarres. Quand sa mère refuse de sortir de sa chambre, la colère de Fibie éclate. Alors son père lui confie un secret : sa mère n’est pas folle, c’est plutôt une fée qui vit parmi les humains. Une telle chose est-elle possible ?

À travers un récit truffé de références artistiques et littéraires, Nikola Huppertz et Tobias Krejtschi abordent le thème de la dépression d’une mère de famille. La métaphore de la fée qui est au cœur du récit sert à marquer la différence de cette mère atteinte de maladie mentale. Elle sert également, et surtout, à montrer que la beauté et la tendresse existent malgré tout, envers et contre tout.

Mon avis

Un album bienveillant sur la dépression comme il en existe peu ! Fibie ne comprend pas sa mère, elle ne sait pas comment se comporter avec elle, si elle doit écouter ce que les autres enfants disent ou les explications de son père.

La mère de Fibie n’est pas adaptée au monde des humains, car c’est une fée. Elle ne trouve plus goût aux choses qu’elle aimait faire avant, et se renferme sur elle-même. Elle doit alors partir pour retrouver ses pouvoirs de fée : sa capacité à faire briller les étoiles et les yeux de sa fille lorsqu’elles partagent des moments ensemble.

– Est-ce que c’est un de ces moments ?

Papa m’a regardée longuement, les larmes aux yeux.

– Oui, je pense que c’est un de ces moments.

Les illustrations sont très belles, et si on fait attention aux détails on peut repérer pas mal de références culturelles : des tableaux, des personnages de la pop culture. On trouve également beaucoup d’objets liés à la culture : des instruments, des livres éparpillés partout… Ces éléments sont très bien pensés, et certains reflètent les émotions de la mère de Fibie, comme les fleurs fanées ou absentes à certains moments de l’histoire, lorsqu’elle ne va pas bien.

L’album est incroyable car il ne dépeint pas la dépression de manière négative, et ne fait pas retenir aux enfants que c’est « une maladie qui rend triste ou bizarre ». Au contraire, il leur fait comprendre que les personnes atteintes de dépression ne fonctionnent pas de la même façon qu’eux, car elles habitent différemment le monde qui les entoure. Cette différence est rendue belle et poétique.

Merci à la maison d’édition de m’avoir accordé sa confiance, et de m’avoir permis d’ajouter cet album très bienveillant à mon corpus de mémoire ! 🙂

Publié dans Mes coups de cœur, Mes lectures, Romans

Éric frappe encore très fort avec ce roman

Bonjour !

Je vous retrouve aujourd’hui pour la chronique de :

La gueule-du-loup, écrit par Éric Pessan et paru chez L’École des loisirs en septembre 2021

Le résumé

« Rester confiné en ville ? Impensable pour Jo, son frère et sa mère. Ils s’en vont à La Gueule-du-Loup, dans la maison des grands-parents que Jo n’a pas connus, inoccupée depuis leur décès, deux ans auparavant. Et il n’y a pas que des inconvénients : Jo peut faire du sport, profiter de la forêt toute proche, et jeter sur un cahier ses essais de poèmes. Mais bientôt, des phénomènes étranges se produisent.
Des bruits inexpliqués. Une peluche qui disparaît. Un animal ensanglanté dans la maison. Qu’est-ce qui hante La Gueule-du-Loup ? »

Mon avis

J’ai eu un immense coup de cœur pour ce roman !

Si vous me suivez depuis longtemps, vous savez qu’Éric Pessan fait partie de mes auteur.rice.s préféré.e.s. J’aime la manière dont il rend des sujets percutants abordables en littérature jeunesse, et sa plume est très prenante.

Dans ce roman, qui peut paraître fantastique au premier abord, il met en avant des sujets actuels, comme le confinement et le covid, et leur impact sur la santé mentale, mais il parle également de thèmes plus profonds et souvent tabous : les non-dits dans les familles et l’inceste.

J’ai hésité à mentionner ce dernier thème, car j’avais peur que cela « divulgâche » (salut l’Académie Française) le récit, mais je pense qu’il est nécessaire de l’évoquer dans les chroniques. C’est important de mettre en lumière des livres qui parlent de ce genre de choses, dont on parle déjà trop peu dans la vie réelle.

Après tout, c’est peut-être pour la même raison que plus tard j’écris des romans : pour briser les malédictions (c’est-à-dire, littéralement : pour que les choses ne demeurent pas non et mal dites).

Notes de fin d’ouvrage

Les deux enfants sont attachants, et on sent rapidement que la mère cache quelque chose. C’est un personnage qui m’a souvent touchée, car on sent que derrière ses humeurs changeantes elle cache un traumatisme.

Le récit est très bien mené, et l’alternance de l’histoire avec les poèmes de Jo et les passages sur le Loup (je ne développe pas trop, je vous laisse être perdu.e un minimum pendant la lecture) rend le rythme soutenu et l’histoire addictive.

Je vous recommande ce roman, l’auteur a encore une fois réussi à me toucher en plein cœur (pour l’anecdote, je vais bientôt présenter un exposé sur ce roman et son œuvre en général devant ma promo, j’adore faire de la pub pour des gens qui ont autant de talent).

Merci à Babelio et à L’École des loisirs pour leur confiance !

Publié dans Mes visionnages, Séries

Une série qui vous tiendra en haleine pendant trois (longues) années

Bonjour !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler d’une série (ça faisait longtemps, je vous l’accorde !) :

Cruel Summer, série en cours (10 épisodes), disponible sur Amazon Prime Vidéo depuis le 6 août 2021

Le synopsis

« Cruel Summer est un thriller psychologique qui suit deux jeunes femmes. Kate, la fille populaire à la vie rêvée qui disparaît un jour, et Jeanette, la ringarde qui aimerait avoir cette vie rêvée et qui est accusée d’être liée à la disparition de Kate. »

La bande-annonce

Mon avis

Cette série m’a convaincue et tenue en haleine pendant dix épisodes !

Ce que j’ai le plus aimé, c’est l’alternance entre les époques. Au début de chaque épisode, on nous informe de la journée durant laquelle ont lieu les événements que l’on s’apprête à voir, et on suit cette journée sur les trois années : en 1993, en 1994 et en 1995.

Pour différencier les trois années, les personnages changent physiquement, et l’ambiance évolue également : on passe d’un premier été lumineux et ensoleillé à un été froid et sombre en 1995.

J’ai trouvé les acteur.rice.s très convaincant.e.s malgré leur âge, et j’ai apprécié le fait que la série ne tombe pas dans les clichés de séries pour ados.

On retrouve dans cette première saison des sujets forts, comme la séquestration, la libération de la parole, la thérapie et l’importance de la santé mentale, les relations toxiques (familiales et amicales)…

En bref, c’est une série très complète que je vous recommande, une suite aurait déjà été annoncée (et c’est tant mieux, au vu du rebondissement qui se déroule dans les dernières secondes !).

Publié dans Bandes dessinées / Romans graphiques, Mes coups de cœur, Mes lectures

Nick adopte un deuxième chien ! (Heartstopper #4)

Bonjour !

Je vous retrouve aujourd’hui pour la chronique de :

Hearstopper, tome 4 : Choses sérieuses, écrit et illustré par Alice Oseman, et paru en juin 2021 chez Hachette

Chroniques des tomes précédents

Le résumé

« Charlie était persuadé que Nick ne partagerait jamais ses sentiments. Pourtant, les voilà officiellement en couple, et Charlie se sent de plus en plus prêt à dire ‘je t’aime’ . Nick partage ses sentiments, mais il a plein de choses en tête, notamment faire son coming-out à son père et les possibles troubles alimentaires de Charlie. Alors que l’été devient automne et que la rentrée approche, Charlie et Nick vont en apprendre beaucoup sur l’amour, le vrai, et tout ce qu’il implique.

Heartstopper est un livre qui aborde des sujets forts tel que l’amour, l’amitié, la loyauté, et les maladies mentales. Il réunit les tranches de vie de Charlie et Nick pour créer quelque chose de plus grand, qui peut parler à toutes et tous. »

Mon avis

Si vous me connaissez bien, vous savez que j’aime énormément cette saga, qui est ma saga doudou. J’adore me replonger dedans, et je trouve l’histoire créée par Alice Oseman assez réconfortante (ce qui est bizarre, je vous l’accorde, étant donné la profondeur des sujets qui sont traités).

C’était un plaisir de retrouver les personnages, qui sont si singuliers mais qui forment un groupe uni et adorable. Ils sont d’une grande diversité, et traversent tous et toutes des épreuves au quotidien.

Dans ce quatrième volume, Nick et Charlie se disent qu’ils s’aiment pour la première fois (trop mignon), mais on suit surtout l’évolution de la santé mentale de Charlie, qui souffre de TCA (Troubles du Comportement Alimentaire) et qui se mutile.

Nick aimerait l’aider, mais ne sait pas trop vers qui se tourner. Il sait que son amour contribue à soutenir son petit ami, mais que ça ne sera pas suffisant pour qu’il aille mieux, et qu’il a besoin d’aide de professionnels.

J’aime Nick. J’aime tellement Nick. Mais j’ai compris en traversant tout ça que nous avons aussi besoin des autres. Frères et sœurs. Parents. Amis. Encore des amis. Un thérapeute. Et même des profs, parfois. Ça ne veut pas dire que notre relation n’est pas solide. En fait, je crois que nous sommes désormais plus forts.

L’autrice aborde avec justesse des sujets forts, comme le rejet familial que subissent des individus sur la base de leur genre ou de leur orientation sexuelle, l’homophobie et la transphobie chez certaines personnes et dans certains pays, les TCA, la mutilation, la thérapie, les hôpitaux psychiatriques

C’est une suite que je vous recommande si vous avez aimé les trois premiers livres (et si vous n’avez jamais lu cette saga, sautez le pas : vous n’allez pas le regretter).

L’histoire s’achèvera avec le cinquième tome, et il me tarde de voir comment Alice Oseman va y mettre un point final !

Publié dans Mes coups de cœur, Mes lectures, Romans

Un roman qui va changer votre perception de la vie

Bonjour !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de :

The Midnight Library, écrit par Matt Haig et paru août 2020 chez Canongate

Le résumé de la VO

« Nora’s life has been going from bad to worse. Then at the stroke of midnight on her last day on earth she finds herself transported to a library. There she is given the chance to undo her regrets and try out each of the other lives she might have lived. Which raises the ultimate question : with infinite choices, what is the best way to live ? »

Traduction du résumé

Le livre n’étant pas encore traduit, je vous prie d’apprécier ma traduction bancale.

La vie de Nora va de plus en plus mal. Quand sonne minuit, lors de son dernier jour sur Terre, elle se retrouve transportée dans une bibliothèque. Dans cette bibliothèque, elle a la possibilité de revenir sur ses regrets et d’essayer les autres vies qu’elle aurait pu vivre. Ce qui soulève la question suivante : avec des choix infinis, quelle est la meilleure façon de vivre ?

Mon avis

Si vous voulez lire un livre qui changera le regard que vous portez sur la vie, vous êtes au bon endroit !

No player should give up if there were pieces still left on the board.

Aucun joueur ne devrait abandonner tant qu’il reste des pions sur l’échiquier.

J’ai eu un énorme coup de cœur pour ce roman, dans lequel Matt Haig met en lumière les actions qui font de nous qui nous sommes, et les choix qui nous ouvrent ou nous ferment des portes.

Il y parle de toutes les décisions que l’on prend dans une vie, et de son sens, mais pas de manière pesante.

Le roman se lit très bien, la plume de l’auteur est fluide, et on a l’impression de voyager entre toutes les vies que Nora aurait pu vivre avec elle. On ne s’ennuie pas une seule seconde et on ne voit pas les pages défiler (c’est à cela qu’on reconnaît un bon bouquin !).

On se sent connecté au personnage principal dès le début de l’histoire, et on se prend instantanément d’affection pour cette trentenaire perdue et pleine de regrets, qui ne trouve sa place nulle part, et qui ne se sent d’aucune utilité dans le monde.

A National Geographic was on display.
As she stared now at the magazine cover – an image of a black hole – she realised that’s what she was. A black hole. A dying star, collapsing on itself.

Un numéro de National Geographic était sur un présentoir.
Alors qu’elle regardait la couverture du magazine -l’image d’un trou noir- elle réalisa que c’était ce qu’elle était. Un trou noir. Une étoile mourante, en train de s’effondrer sur elle-même.

Matt Haig aborde des sujets forts, tels que la santé mentale (dépression, anxiété, suicide), le réchauffement climatique et ses conséquences sur la survie de certaines espèces, les relations toxiques, l’alcoolisme

C’était la première fiction que je lisais de l’auteur (j’ai déjà lu une de ses non-fictions, et j’en ai une autre dans ma pile à lire), et ce n’est sûrement pas la dernière !

Publié dans Mes lectures, Romans

Un suicide, une lettre et une amitié inventée de toutes pièces

Bonjour !

Je vous retrouve aujourd’hui pour la chronique du roman :

Dear Evan Hansen, écrit par Val Emmich, Steven Levenson, Benj Pasek et Justin Paul, et paru en mars 2021 chez Bayard Jeunesse

Le résumé

« Le lycée, de base, c’est l’angoisse. Et pour quelqu’un comme Evan, qui souffre d’anxiété sociale, c’est même carrément l’enfer. Sur les conseils de son psy, il s’écrit des lettres à lui-même. Mais lorsque Connor, la brute du lycée, lui en vole une, la vie d’Evan bascule. Car, quelques heures plus tard, Connor est retrouvé mort avec la lettre sur lui. Dès lors, tout le monde est persuadé qu’ils étaient meilleurs amis et Evan se retrouve au centre de l’attention du lycée…
et de Zoé, la sœur de Connor, qu’il aime en secret. Pour la première fois, Evan se sent compris, apprécié, il se sent exister. Tout ce qu’il a à faire, c’est maintenir l’illusion.
Et vous, que choisiriez-vous : la vérité ou une nouvelle vie rêvée ? »

Mon avis

Ce roman est adapté de la comédie musicale du même nom, et un film doit sortir d’ici la fin de l’année. Je ne connaissais pas du tout l’histoire avant de découvrir ce roman.

J’avais hâte de voir comment seraient abordés les sujets touchant à la santé mentale, car ils sont toujours délicats à traiter. J’ai trouvé qu’ils étaient mis en avant de manière très juste, et j’ai été étonnée de me retrouver face à autant de thèmes : le suicide, l’anxiété, la dépression, l’isolement, la thérapie, la médication, la sexualité
À la fin de l’ouvrage, diverses ressources sont proposées aux lecteur.rice.s s’iels ont besoin d’aide (par rapport à leur santé mentale, leur orientation sexuelle…).

Entouré de plein de gens et pourtant plus solitaire que jamais. Aucun d’eux ne me voyait ni ne me connaissait.

J’ai accroché à la plume et au personnage principal dès les premières pages, et je me suis beaucoup identifiée à lui. Je l’ai trouvé humain, ses sentiments et ses pensées sont assez détaillés, on n’a donc aucun mal à s’imaginer Evan.

Pendant toute ma lecture, je ne pouvais pas m’empêcher de me demander comment l’histoire allait évoluer, et jusqu’où iraient les mensonges d’Evan.

C’est donc un bon roman, que je vous conseille. Je pense regarder la comédie musicale, et je vais suivre la sortie du film de plus près.